RÉPONSES AUX QUESTIONS FRÉQUEMMENT POSÉES
Nous sommes souvent questionnés au sujet de l’arrivée d’Amazon en Suisse. Les interrogations sont généralement similaires. De fait, nous publions quelques réponses ci-dessous, que vous êtes invités à utiliser pour vos articles (avec une référence à la source, évidemment).
AMAZON ARRIVE EN SUISSE : QUE SIGNIFIE CETTE ÉTAPE POUR LE COMMERCE EN LIGNE SUISSE ?
Tout d’abord, nous aimerions dire que cette étape n’est pas si surprenante que cela. D’une part, suite à une modification de la loi sur la TVA, Amazon sera astreint à la TVA à partir du 1.1.2019 (nous l’attendions déjà pour le 1.1.2018), ce qui a obligé Amazon à mettre en place un autre système de traitement des importations. D’autre part, Amazon poursuit sa volonté de mettre chaque produit disponible dans son catalogue à disposition de chaque consommateur, quelle que soit sa localisation, dans la mesure du possible. Ce n’était donc qu’une question de temps avant que la Suisse soit également soumise à cette politique commerciale expansive.
Eh bien, ce que signifie cette arrivée pour le commerce en ligne, voir pour pour l’ensemble du commerce du pays, c’est pour le moins sujet à controverse. Les avis sont divergents. Nous constatons qu’Amazon est déjà un acteur majeur sur le marché suisse et devrait générer un chiffre d’affaires compris entre 500 et 700 millions de CHF. Des ventes significatives sont attendues dans les gammes suivantes : Livre, électronique et gadget, en particulier, mais aussi dans les segments du textile et du sport.
Jusqu’à présent, avec sa stratégie relativement défensive sur le marché suisse, Amazon a donné aux différents acteurs la possibilité de se développer au cours des dernières années. Nous considérons que le domaine de l’électronique domestique, avec Digitec, Brack, Microspot, Interdiscount, Fust, Nettoshop est très bien développé : Le niveau des prix est faible, dans certains cas même inférieur à ceux qui se pratiquent en Allemagne. La concurrence joue, l’orientation service, surtout en ce qui concerne la rapidité de livraison, est très élevée. Amazon aura du mal à se développer rapidement et à gagner des parts de marché ici.
Dans le secteur textile, Zalando s’est développé rapidement pour devenir un leader absolu et est maintenant susceptible de supplanter les ventes de H&M. De plus, la politique des prix dans le commerce du textile en ligne sont devenus très agressifs (pas seulement par l’entremise de Zalando). La probabilité de pouvoir acheter des textiles en Suisse au même prix (parfois même moins cher) que dans les pays voisins augmente de jour en jour. Le tourisme d’achat en ligne n’a presque aucun sens dans ce domaine (bien évidement, des exceptions viennent confirmer la règle). Les sites et applications mobiles des acteurs établis répondent d’ores et déjà aux besoins des clients, que ce soit en terme d’expérience d’achat ou de design. En bref, ici aussi, la concurrence est rude. En résumé, le commerce textile en ligne en Suisse ne sera pas un terrain facile pour Amazon.
Et qu’en est-il du secteur food, souvent évoqué ? Aldi et Lidl peuvent témoigner de la difficulté du marché de notre pays. Encore un terrain complexe, avec ses barrières douanières, ses obligations de déclaration et le “Swiss finish” habituel… A notre avis, la promotion de produits frais ne peut se faire qu’avec un partenaire suisse.
Ensuite, il y a les meubles et les articles de “beauté” : Dans le secteur de l’ameublement, les fournisseurs suisses ont déjà suivi la tendance en termes de prix, de sorte qu’il n’y a pratiquement pas de différences de prix. Par ailleurs, les marchands de meubles du sud de l’Allemagne font leur marché en Suisse (ils livrent physiquement dans notre pays). Pour les produits de beauté, ils sont soumis à l’ordonnance sur la déclaration des denrées alimentaires, qui est tout simplement pénible et difficile à exploiter…
Que reste-t-il ? Livres, accessoires/petits meubles, offres Premium et…. (veuillez indiquer quelles autres gammes sont des moteurs de vente importants) ? Pour Amazon, les livres étaient/sont le vecteur de base (ou cheval de Troie) pour générer de la fréquence clients sur son site. Est-ce que celle-ci peut être augmentée en Suisse ? Reste à voir si et comment Amazon pourra adapter son modèle Amazon Prime en Suisse, en lien avec le problème que pose le copyright et les autres difficultés qui peuvent surgir (ce n’est pas le secteur de compétence de notre association).
Tous ces arguments nous amènent à un constant rassurant. En résumé : “cool down, attendons avant de nous alarmer”. Et comme Thomas Lang de Carpathia l’a si bien dit : La Suisse est un petit marché pour Amazon, attendons de voir à quel point il est prioritaire pour eux.