Comme chaque année, le communiqué de presse est tombé. En bref, Le Conseil fédéral a réparti vendredi les 50 millions de francs d’aide indirecte en faveur de la presse locale, régionale et associative. Au total, près de 1200 titres en bénéficieront.
Et chaque année je m’énerve en lisant ce message. Pourquoi?
Le mot le plus utilisé en 2016 dans la Berne fédérale ? “Digitalisation”, “numérisation”. Chacun à une idée, chacun parle des défis qu’elle pose, les risques, les chances. On insiste sur la nécessité d’investir dans la formation, dans les infrastructures et même des avantages fiscaux pour les start-up. Bref c’est LE sujet du moment.
Et soudain, tombe ce communiqué de presse qui annonce que, comme durant les 20 dernières années, la Confédération va soutenir à hauteur de 50 millions la distribution “physique” de journaux. Et personne ne s’offusque, personne n’ose soulever le sujet ! Personne ne remet en question cette “aide” !
J’ai une proposition. Désormais à chaque fois qu’il faudra distribuer une subvention en lien avec la numérisation, il faudra prendre en compte le long terme. Le produit/service en question va-t-il être amélioré, complété par le numérique, ou sera-t-il simplement disrupté?
Si le produit/service est voué à disparaitre, il faut faire baisser le montant de cette subvention. Chaque année de 20% par exemple, et mettre ce montant a disposition pour les projets innovants qui viennent disrupter le produit/service en question.
En agissant de la sorte, j’ose imaginer que des résultats et les débats sur la question seront positifs. Bref, on avancera dans la bonne direction, peut-être bien plus qu’en déposant un “manifeste digital pour la Suisse”…
Juste pour information: Un pays qui traverse une phase bien moins stable que la notre a osé prendre cette direction. Au Portugal les débats datent, plus aucun envoi de journal n’est subventionné. L’argent est versé dans un fond de soutien pour des projets liés au numérique…